Ne dites pas, rares amis lecteurs récurrents à défaut d'être réguliers, que vous n'avez pas remarqué que je suis assez intéressé par le personnage de James Bond, et plus récemment par le dernier opus cinématographique, Casino Royale (ici, ici, et ici, et j'en oublie...) tiré du livre du même nom.
Donc, samedi soir, 22h00, direction le cinéma, pour regarder, enfin, le film...
Et bien, sincèrement, grandiose. J'adore. Génial.
Mes félicitations vont aux producteurs, au réalisateur, et à l'acteur.
Pourquoi bravo aux producteurs?
Parce que lorsque l'on a en main la franchise cinématographique la plus célebre et la plus ancienne du cinéma, parce que lorsque cette franchise vous rapporte des dizaines de millions de dollars, on peut avoir envie de se protéger, de prendre peu de risques. Et ici, ils en ont pris.
Le personnage de James Bond, dans Casino Royale, n'a plus rien à voir avec Pierce Brosnan. Ni avec celui de Roger Moore. En cherchant, on peut éventuellement trouver des cousinages avec Timothy Dalton (voir la critique de Permis de Tuer) ou avec Sean Connery (voir la critique de Bons baisers de Russie et celle d'Opération Tonnerre).
James Bond, dans Casino Royale, c'est une brute. Un tueur. Il est humain, certes, mais il est tueur avant tout. Sa carapace s'ouvre et se fend sous les coups de boutoir d'une femme, avant de se refermer. Le James du début du film n'est pas celui de la fin du film. Il s'est poli, affiné, il a progressé. Mais il s'est paradoxalement endurci. Le récent double zéro est dur sans avoir souffert. Le double zéro endurci de la fin du film est un homme qui a eu son cuir tanné.
J'admire les producteurs pour cette audace qu'ils ont eu de détruire l'icône intouchable qu'était 007. Pour jouer des millions sur un pari, celui de la maturité du public. Celui d'un nouvel acteur. Celui de jeter et abandonner les règles immuables du film de genre. Car les James Bons étaient devenus "un" genre à eux seuls.
Pourquoi j'admire le réalisateur?
Martin Campbell avait réssucité le personnage avec Goldeneye. Ici, il l'a transformé, transfiguré. Le jeu de TOUS les acteurs est très bien maîtrisé. La caméra bouge, donne le vertige, sait être spectaculaire. Elle sait également se rapprocher au plus près des visages, des personnages. Elle n'est jamais intimiste comme dans du Claude Sautet, hein, faut pas exagérer, mais elle réussit à saisir des émotions. Et ça, c'est le réalisateur.
Pourquoi j'admire l'acteur?
Rhaaaa... C'est difficile à admettre, mais ce type, Daniel Craig, est un p****n de bon acteur. Il a une voix. Il a une tronche. Il a une énergie animale. Il a un charisme. Il est énervant. Je précise que j'ai vu le film en VOST, pour la version française, j'en sais rien. Il sait à la fois être athlétique, de sorte que lorsqu'il bastonne et dégaine son flingue, il est crédible. Et en même temps, il est loin d'être ridicule lorsqu'il pleure, lorsqu'il souffre, lorsqu'il se referme.
Donc, si ce n'est pas encore compris, sincèrement, allez voir Casino Royale. Plus on sera à aller le voir, plus ils continueront dans le veine.
Au fur et à mesure, si je pense à quelque chose, je vous le fais savoir... Parce que vraiment, c'est du bon(d), c'est du lourd, ce film...